Élections en RDC: « Le processus électoral est mal engagé », alerte la CENCO

Élections en RDC: « Le processus électoral est mal engagé », alerte la CENCO

À l’issue de cinq jours des travaux de la 60e session plénière, les évêques de la RDC affirment que l’Église catholique va jouer le rôle d’observation électorale à condition qu’il y ait des garanties de transparence. Pour cela, une commission a été mis en place afin d’assurer le suivi du processus électoral.

« Pour des élections crédibles, peuple congolais, réveille-toi de ton sommeil », c’est le message de la commission épiscopale nationale du Congo (Cenco) rendu public ce vendredi à Lubumbashi.

Le message de la 60eme assemblée générale de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), publié jeudi 22 juin à Lubumbashi conclut que « Le processus électoral est mal engagé » en RDC. Elle s’inquiète également la persistance de l’insécurité et des tensions politiques.

La Cenco demande avant tout la mise en place d’un cadre tripartite de concertation qui comprend la majorité au pouvoir, l’opposition et la société civile. Elle exige aussi un audit externe du fichier électoral, sinon, elle se retire du processus.

« Si elle n’a rien à cacher, la Céni ne devrait pas hésiter pour cette contre-expertise qui ne va pas déranger les délais. Mais si la Cenco et l’ECC (Église du christ au Congo) concluent que nous ne sommes pas dans les conditions d’observer des élections, donc ce qui se prépare ne sont pas des élections que nous pouvons recommander à la population », explique Monseigneur Donatien Nshole, le porte-parole de la Cenco.

Les évêques catholiques déplorent « le refus » de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de répondre favorablement à deux inquiétudes :

♦l’inexistence d’un cadre de concertation tripartite (Majorité, opposition et société civile), « idéal pour clarifier la problématique des centres d’inscription des électeurs qui n’ont pas été retrouvés sur le terrain, la question du matériel électoral détenu par des personnes non qualifiées, la situation de l’exhaustivité des données des centres d’inscription ayant connu des dysfonctionnements »
♦l’absence d’une contre-expertise crédible par un organisme international spécialisé pour auditer le fichier électoral.

Si la CENI ne donne pas un minimum de garantie de transparence, les évêques catholiques menacent de ne pas accompagner le processus électoral en cours, notamment dans le cadre de l’observation électorale conjointe avec l’Eglise du Christ au Congo (ECC).

Intolérance politique

Dans leur message, les évêques se sont montrés très sévères envers des candidats qui ne servent que leurs propres intérêts, des « opportunistes qui changent de camp, simplement pour des questions d’intérêt ». Ainsi, les évêques « déconseillent de voter pour ceux qui viennent avec comme suppléant leurs membres de famille, de voter pour les tribalistes et les népotistes, et ceux qui achètent les consciences ».

Enfin, la Cenco recommande à la population de rester vigilante au cas où les résultats ne refléteraient pas la vérité des urnes. Elle annonce déjà qu’elle userait des voix pacifiques.

La CENCO note par ailleurs « un recul déplorable, caractérisé par la répression violente des manifestations de l’opposition, la restriction des mouvements des opposants, des tentatives des projets de loi discriminatoires, l’instrumentalisation de la justice et les arrestations arbitraires ».

Pour la CENCO, le peuple n’acceptera par un empêchement purement politique de qui que ce soit de se présenter comme candidat aux élections.

(Bakolokongo avec Agences)