Le pape François en Albanie pour promouvoir un modèle de coexistence interreligieuse

Le pape François en Albanie pour promouvoir un modèle de coexistence interreligieuse

pape-albanie1Le pape François s’apprête à passer une journée en Albanie, dont la coalition représente pour lui un modèle de coexistence entre religions.

Le pape François part ce dimanche pour une visite intense d’une journée en Albanie, un pays dirigé par une coalition entre musulmans, catholiques et orthodoxes dont il entend présenter la coexistence comme modèle, y compris pour les Européens plus opulents.

« Que la religion ne soit jamais motif de conflit », a expliqué à la chaîne vaticane CTV le numéro deux de François, le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, au sujet de la visite dans ce pays périphérique de l’Europe, au moment où l’offensive de l’organisation Etat islamique (EI) provoque une tension extrême qui a parfois des répercussions islamophobes en Europe.

Mesures de sécurité exceptionnelles

Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises à Tirana pour faire face à d’hypothétiques menaces d’attentat provenant de la mouvance jihadiste contre le pape. Le Vatican, qui aurait renforcé la protection de François à Rome même, avait démenti tout risque particulier d’attentat à Tirana, alors que la presse italienne et des voix irakiennes se montraient alarmistes, évoquant le danger potentiel de sympathisants de l’EI venus en particulier du Kosovo voisin.

Le pape ne veut pas de « blindage » entre lui et la foule. Il circulera en voiture découverte comme à Rome et lors de ses autres voyages. Les habitants de Tirana l’attendent avec ferveur. Une des artères principales arborait des drapeaux de l’Albanie et du Vatican, et des photos géantes de martyrs chrétiens du communisme.

Marathon de onze heures
Durant ce marathon de onze heures, François doit rencontrer les dirigeants, célébrer une messe place Mère Teresa à Tirana, saluer les chefs des religions et réunir les forces vives du catholicisme. Cette journée, lourde pour cet homme énergique mais fatigué de 77 ans, s’achèvera dans un centre social à 20 km de Tirana, « Béthanie », où il rencontrera, comme il aime le faire, orphelins et handicapés.

On peut travailler ensemble

Jorge Bergoglio
Dans l’avion qui le ramenait en août de Corée du Sud, Jorge Bergoglio avait expliqué son choix d’une visite au « pays des aigles », en majorité musulman : les Albanais ont su constituer « un gouvernement d’unité nationale entre musulmans, orthodoxes et catholiques, avec un conseil interreligieux équilibré. C’est harmonisé. La présence du pape servira à dire à tous les peuples : on peut travailler ensemble ». La rencontre avec les responsables des autres confessions – orthodoxes, protestants – et d’autres religions – musulmans, bektachis (courant soufi) et juifs – doit constituer un moment fort.

Premier voyage de François en Europe

François va aussi en Albanie rendre hommage à une Eglise en plein essor après une terrible dictature marxiste, précédée de cinq siècles de domination ottomane. « C’est l’unique pays parmi les pays communistes qui avait inscrit l’athéisme dans sa Constitution ; 1.820 églises, orthodoxes, catholiques, ont été détruites », avait-il martelé au retour de Corée.

C’est un signal fort et un encouragement

Don Gjergj Meta, responsable de la communication de l’Eglise albanaise
En Albanie, l’islam est désormais majoritaire (56%) et les catholiques représentent 15% de la population, soit plus que les orthodoxes (11%), une proportion pratiquement inversée par rapport à la première visite d’un pape – Jean Paul II – en 1993.

Le voyage de François en Albanie, son premier en Europe, sera suivi fin novembre par une visite au Parlement européen de Strasbourg, puis en Turquie. « C’est un signal fort et un encouragement à renforcer nos démarches vers l’intégration européenne du pays », a affirmé à Radio Vatican Don Gjergj Meta, responsable de la communication de l’Eglise albanaise. Tirana a fait acte de candidature à l’UE en 2009.

RTL